Artisan maquette de bateau île Maurice

Maman,
les p'tits bateaux…

L’histoire raconte qu’à la fin des années soixante, Raphaël Touzé, ambassadeur de France à Maurice, se met en tête de décorer l’ambassade avec la maquette d’un ancien voilier dont il a trouvé les plans. Il finit par dénicher pour cela l’artisan idoine en la personne de José Ramar. Un excellent choix, cet ébéniste de Curepipe signant un modèle réduit en tout point fidèle à l’original. Un travail qui force l’admiration de tous. Ce qui donne une idée à son auteur : se spécialiser dans cette activité. C’est ainsi que naît Camajora, le premier atelier artisanal de maquettes navales de l’île Maurice. Mais pas le dernier 

Cinquante ans plus tard, les maquettes de bateaux made in Mauritius font référence et de nombreux ateliers, rivalisant de talent et de précision, expédient leur production aux quatre coins du monde. Aujourd’hui encore, chaque exemplaire est réalisé selon les plans originaux et fabriqué à la main, le plus souvent par un seul et même maquettiste qui travaille tout aussi bien le tek, le palissandre ou l’acajou pour la coque que le laiton pour les canons et la feuille d’or pour certains ornements. Pour les vieux gréements, il passe néanmoins le relais à une couturière qui, de ses doigts d’or, hisse les voiles et tend les minuscules filins et haubans.

Les maquettistes mauriciens jouissent d’une telle réputation que de nombreux musées et collectionneurs leur passent régulièrement commande pour des pièces pouvant coûter plus d’une dizaine de milliers d’euros. Rassurez-vous, on trouve aussi des modèles bien plus abordables, proposés à partir de quelques centaines d’euros. On s’en revient ainsi de son périple mauricien avec, dans l’avion, un bateau : un Riva rutilant, La Confiance de Surcouf, le Titanic avant son naufrage, la Santa-Maria de Christophe Colomb, le Bounty de Fletcher Christian ou bien encore l’impressionnant Soleil-Royal, fierté de Louis XIV.