Temple Grand Bassin île Maurice

Le lac du signe

Le lac de Grand Bassin est l’épicentre de la spiritualité mauricienne. Lieu sacré pour les hindouistes, il en impose aux autres par sa sérénité, sa solennité et la beauté exotique de ses constructions.

À la différence du Lac de Lamartine qui évoque la fuite inexorable du temps, celui de Grand Bassin vous parle d’éternité. Et pour cause, il est un lieu sacré de l’hindouisme, la religion du samsara, le cycle des renaissances. Perché à 550 mètres d’altitudes, dans les hautes terres du district de Savane, au cœur de l’île, ce plan d’eau tout aussi naturel que placide occupe le cratère d’un ancien volcan. Bordé par une forêt ancestrale qui mêle, entre autres espèces, des fougères, des bambous et quelques spécimens rarissimes d’ébène (l’arbre roi de Maurice avant que les hommes n’en fassent un commerce intensif), l’endroit devrait être aujourd’hui une simple excursion pour touristes en mal de baignade insolite. Seulement voilà, en 1897, un songe de Shri Jhummon Giri Gosagne en a décidé autrement.

Fleur de porcelaine Jardin de Pamplemousses île Maurice

La statue monumentale de Durga, la déesse de la guerre, qui a vaincu un redoutable démon pour nous apporter la joie et la paix

Ce prêtre hindouiste installé à Triolet a rêvé que le lac n'était ni plus ni moins que relié au Gange, le fleuve divin des Indiens, via un courant souterrain. Un signe qui a fait de Grand Bassin un haut lieu spirituel qui accueille aujourd'hui de nombreux temples, les statues géantes de Shiva et de Durga (hautes de 33 mètres, soit 108 pieds, le nombre parfait pour les hindous) et le Maha Shivatree, un immense pèlerinage qui, chaque année, jette sur les routes mauriciennes des centaines de milliers de dévots (pour en savoir plus, lisez L'esprit de fête). Rebaptisé Ganga Talao, le « Lac du Gange », depuis qu’en 1972 des swamis (des moines hindouistes) sont venus d’Inde pour y verser quelques gouttes du fleuve, le site est ouvert aux visiteurs, fussent-ils profanes, dès lors qu’ils en respectent les usages et la sérénité. Une belle occasion de rencontrer les zakos, un mot créole qui désigne les petits macaques qui fondent sur les temples pour y chaparder les offrandes et les affaires des vacanciers les plus naïfs.

Cerfs de Java Jardin de Pamplemousses île Maurice